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du prieuré
Au
sud de Grenoble sur le flanc ouest de la montagne ‘Le Connexe’, proche
de la commune de Champ Où il est
question de Cartes A Cartes anciennes Cette
carte de Nicolas de Fer date de 1700 environ. Elle ne porte aucune
mention du prieuré. Les
cartes plus anciennes sont agréables à regarder, mais n’apportent pas
d’information sur notre sujet. Nous invitons donc simplement les
passionnés de cartes à les regarder et à vérifier ainsi les progrès
fait par les géomètres. Plusieurs
cartes peuvent être consultées sur le site Internet : http://www.lexilogos.com/dauphine_carte.htm B Cartes du diocèse de Grenoble de 1741 La
plus vielle carte que j'ai trouvée à ce jour et où figure le
prieuré est la Carte du Diocèse de Grenoble. Sur la vue gauche
présentée, j’ai
réuni le cartouche de présentation du haut gauche de la carte entière
et celui en bas à droite présentant la légende et en dessous la date de
la carte : « Avec privilège du Roy 1741 » sous
l’indication manuscrite.
La carte de droite est une vue de la situation du prieuré placé sous une loupe. Le symbole de Champ est celui d’un village et paroisse. Au-dessous le symbole d’une abbaye, avec le nom de Connexe en dessous, indique le Prieuré. Sur la droite on peut voir ND des Autels, ND de Mésage, St Pierre de Mésage plus difficile à lire et en limite de cercle vers le sud, St Georges de C(omier),dont on ne voit que le C du nom. C Cartes de Cassini
de 1780 Les
cartes de Cassini éditée en 1780 sont plus précises. Ce sont les
premières cartes scientifiques relevées par triangulation. Elles
existent en couleur et noir et blanc.
Les cartes en noir et blanc sont plus lisibles.
D Cartes IGN et vues satellite de 2006 Lorsque
de nos jours nous partons en randonnée nous utilisons les cartes de
l’Institut de Géographie National (cartes IGN). Les cartes au 1/25 000
(c’est à dire 1 cm sur la carte pour 25 000 cm sur le terrain soit
250 m) font partie de la série bleue et sont les plus utilisées pour
les randonnées. La carte qui nous intéresse est la carte
IGN série bleue N° 3335OT.
Les dernières photos satellites
datant de 2021 montrent les ruines bien dégagées. (source IGN)
Photo satellite nord
en haut
Même photo satellite retournée
Revenons maintenant à la cartes IGN et observons les courbes de niveau ( ce sont les traits bruns). Si nous suivons une diagonale de gauche à droite et de haut en bas, nous constatons que les courbes sont plus serrées jusqu’à la trace en pointillés noirs, correspondant à un chemin aboutissant au point d’altitude 618. Dans la suite de la diagonale nous voyons les courbes un peu plus séparées les unes des autres que précédemment. Cela veut dire que la pente du terrain est moins importante dans cette partie. Enfin observons qu’autour du « S » (zone encadrée en noir), les courbes sont encore plus écartées. C’est le petit plateau sur lequel a été implanté le prieuré. Où il est question du plateauLe plateau était juste assez large pour la construction prévue et le manque de longueur a été gagné par un mur de soutènement. Aujourd’hui en mauvais état car les racines des arbres, depuis l’abandon du prieuré, se sont insinuées entre les pierres et menacent de ruiner le mur.
Ce mur est réalisé en pierres en rond de bosse.La partie centrale de la face visible de la pierre est gardée bombée en saillie. A l’époque de la construction du prieuré ce type de travail de la pierre n’était pas utilisé. Cela veut-il dire que ce mur est postérieur de plusieurs décennies à la construction du prieuré ? L’axe
le plus long du plateau est presque Nord-sud. La construction de
l’église n’a donc pas pu respecter la règle habituelle de l’orientation
de la nef vers l’est.
Je
viens d’écrire « la règle habituelle de l’orientation » : y
avait-il vraiment une règle ? Le commun des mortels pensent
en effet que les
églises sont orientées vers Jérusalem c’est à dire vers l’est. C’est sans doute par
analogie avec la religion musulmane qui veut que les mosquées soient
dirigées vers la Mecque. C’est oublier qu‘en ce temps là, qui pouvait
prétendre savoir exactement où était Jérusalem ? Pas de cartes et
un usage très modéré de la boussole. La solution était d’orienter vers
l’est qui pouvait être trouvé par les points cardinaux. Si nous faisons
un petit récapitulatif des orientations de quelques cathédrales ou
abbaye la surprise est grande. Nous constatons que le foisonnement des
directions est important.
Nous
conclurons donc que le prieuré a été bâti sur le petit plateau et en
s'adaptant au mieux aux possibilités de l'endroit ! Où
l'on peut construire A
cette possibilité de construction deux éléments étaient importants à
avoir, pour
réussir l’implantation d’un prieuré : l’eau pour la vie
quotidienne pendant et après la construction et la proximité d’une
carrière. Ces deux éléments sont réunis,car une source est à proximité
et une carrière de tuf n'est pas trop éloignée. La source laisse suinter encore aujourd’hui quelques gouttes d’eau. À l’époque elle devait donner un peu plus ! Elle est située à un vingtaine de mètres du plateau vers le sud. Sur la carte de Cassini de 1780 la source est double et elle coule jusqu'au Drac. La carrière est située plus loin que Roche Courbière en continuant le chemin sur cinq cents mètres environ, en contre bas. En fait c'est une suite d'exploitations recouvertes de végétation ou d'éboulements que l'on trouve le long d'une veine de tuf qui semble suivre la pente de la montagne. Le lieu le plus caractéristique présente des traces d'extraction ainsi qu'une embase ronde non extraite complètement. Cet endroit précis est-il la carrière du prieuré ou celle des autres chapelles des environs ? Seule une analyse chimique des pierres pourrait peut être apporter une réponse. Il semble que le volume de matériau manquant soit inférieur à celui utilisé pour le prieuré. Une fouille plus fine le long de la veine de tuf sera la bienvenue ! Jean Escaron
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